Le Centre professionnel de médiation du Liban présenté par Johanna Hawari-Bourjeily
par Parole de Médiateurs · 26 avril 2018
Le Centre professionnel de médiation (CPM) de Beyrouth ouvre ses portes, en octobre 2006, au sein de l’Université Saint-Joseph (USJ) de Beyrouth et en partenariat avec l’Ifomene et l’AME.
Fondé par Johanna Hawari-Bourjeily, avocate pénaliste de formation et diplômée en médiation de l’Ifomene, le CPM fait de la reconstruction des ponts entre les humains sa devise.
La mise en place d’une formation à la médiation professionnelle relevait de la gageure dans un environnement culturel où négociation et médiation, souvent confondues, sont considérées comme innées.
Premier centre de médiation au Liban et dans la région, le CPM, à but non lucratif, se définit comme un projet de société pour “promouvoir la paix, les outils de pacification et la culture de la non-violence à travers ce que nous savons faire”.
Centre ternaire, avec pour fil conducteur l’empowerment du citoyen (“donner la liberté aux gens de choisir entre la violence et la non-violence”), son développement s’articule autour de trois missions :
- la formation à la médiation de médiateurs professionnels (500 à ce jour), mais aussi d’élèves-médiateurs et d’étudiants-médiateurs, l’insertion depuis 2014 de matières optionnelles de médiation et CNV à l’USJ, plus l’objectif de rendre ces matières obligatoires à l’école ;
60 % de bénévoles
- la médiation de conflits et litiges : près de 60 % du travail effectué au centre est bénévole et permet d’offrir ce service aux personnes démunies ;
- l’incubateur de projets : les projets soutenus par des partenaires (l’Agence universitaire de la francophonie, l’Unesco, l’UNDP, pour ne citer qu’eux) sont, de par leur diversité, le terreau qui permettra de “créer ce langage commun qui transcende tout, aussi bien les différences culturelles que professionnelles”. Dans cette optique, le centre a mis en place des projets dans les domaines politique, juridique, religieux, intercommunautaire, interculturel et bien d’autres. Le plus important de ces projets est sans conteste celui des écoles, qui inclut à ce jour 23 établissements publics et privés dans lesquels des élèves-médiateurs sont formés et suivis, ainsi que des enseignants et des parents d’élèves.
Un franc succès
Le centre professionnel de médiation participe également à des compétitions internationales de négociation et médiation. En 2015, l’équipe du CPM a gagné la compétition internationale de négociation organisée à Vienne et, en 2018, le CPM est arrivé à la seconde place de la compétition internationale de médiation organisée par la CCI à Paris.
L’évolution au cours des onze années d’existence du CPM est notable et les demandes de formation, de sensibilisation et de médiation en augmentation constante. La branche de Tripoli au Liban Nord a entamé ses activités en 2011. Une branche devrait prochainement ouvrir dans le Sud et également à Dubaï, preuve, s’il en est, du besoin de rapports humains pacifiés dans cette région du monde.
Il va sans dire que le travail de fond entrepris depuis la création du CPM a largement contribué au développement de la médiation au Liban et si, pour reprendre Camus, “la paix est le seul combat qui vaille la peine d’être mené”, alors montons tous au front !
Nada Khair
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