Deal Mediation ? La meilleure façon de résoudre un conflit est de le prévenir …

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(Inter-médiés N°2)

Claude Amar est architecte DPLG spécialisé dans le développement d’hôtels à travers le monde. Médiateur certifié par l’IMI (International Mediation Institute) et l’IFCM (Institut Français de Certification des Médiateurs), il est régulièrement désigné par les tribunaux français et l’ICC ( International Chambre of Commerce).

Deal mediation quésako ?
Le médiateur est capable de révéler les intérêts de toutes les parties concernées.
Il n’est pas le décideur, les décideurs sont les parties elles-mêmes.

Pratiquer la médiation ou le règlement des différends par le dialogue existe depuis des millénaires. Si ses origines sont très anciennes, la médiation dans sa forme actuelle remonte à la fin des années 1900. Depuis lors, la médiation est devenue une branche à part entière, plus fréquemment utilisée parmi les modes alternatifs de règlement des différends (MARD), en particulier depuis son intégration dans le système judiciaire aux États-Unis dans les années 1960 et 1970.

Malheureusement, aujourd’hui, beaucoup de personnes familiarisées avec la pratique de la médiation  gardent une vision archaïque de celle-ci, c’est-à-dire sur la nécessité d’un conflit pour que la médiation soit considérée comme une option. Si la médiation est, en effet, une excellente méthode pour résoudre les différends existants, elle se révèle tout autant utile, voire plus, pour prévenir des conflits avant qu’ils ne surgissent. En effet, il n’est de meilleure technique de résolution des différends que leur prévention. Bien qu’elle ne soit pas encore largement utilisée de cette manière, on peut aisément établir le bien-fondé de la médiation utilisée non seulement comme mode alternatif de résolution des conflits, mais également comme précurseur ou mesure préventive dans l’art de négocier les accords.

Trouver le meilleur accord

L’objectif du « deal mediator » est de créer le meilleur accord possible tandis que les conseils des parties visent à maximiser la valeur individuelle de leur client. Le « deal mediator » est impartial, indépendant et n’a pas d’opinion. Il est capable de révéler les intérêts de toutes les parties concernées. Il n’est pas le décideur, les décideurs sont les parties elles-mêmes.

Les tâches du « deal mediator » sont les suivantes :
– organiser le processus de négociation ;
– s’assurer que l’accord se réalise, selon les termes sur lesquels les parties impliquées peuvent se mettre d’accord ;
– prévenir et, si besoin résoudre, les différends pendant la négociation ou pendant une étape ultérieure de mise en place de la solution négociée.

Les avantages du recours au « deal mediator » sont nombreux car celui-ci :
– permet de déjouer des malentendus en clarifiant les différents points de vue issus, par exemple, d’une différence culturelle ;
– a une parfaite compréhension de l’accord négocié et serait déjà familiarisé avec les subtilités de celui-ci ;
– dispose d’une capacité à identifier les intérêts de chaque partie et à les assister pour imaginer des solutions pour satisfaire ces intérêts ;
– aide les parties à évaluer correctement les risques.

Pourquoi a-t-on besoin de cette personne ? À cette question, la réponse du médiateur américain Murray Armes est assez simple : il faut considérer cette personne comme une police d’assurance. Selon lui, « la seule et meilleure manière de résoudre un conflit est de le prévenir » et c’est exactement le rôle du « deal mediator ». Les parties peuvent quitter la pièce avec un accord plus favorable, équilibré et durable. Soyons réalistes, qui serait contre ?

                                                                    Claude Amar

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