Être optimiste, un entraînement ?

En 2019, la Boston University School of Medecine le prouvait par une étude effectuée auprès de 70 000 participants : les  optimistes   vivent en moyenne 15 % plus longtemps que les pessimistes. Bien qu’ils se préoccupent moins de leur santé que leurs opposés, ils sont moins vulnérables aux dépressions et aux maladies cardio-vasculaires. D’autres études démontrent que les optimistes enregistrent plus de succès professionnels et sont davantage satisfaits de leur travail et de la vie en général.

Cela vaut donc la peine de traverser la vie avec un regard optimiste. Attention, je ne vous parle pas de nier la réalité ou de porter des lunettes roses. Il s’agit bien de développer un optimisme réaliste. Autrement dit : se concentrer sur le côté positif des choses de la vie, sans toutefois ignorer ni occulter le côté négatif. La bonne nouvelle à retenir de ces études : une vision optimiste de base n’est pas seulement le résultat de la génétique, elle peut être acquise. Par un entraînement régulier, elle se développe et se renforce, tout comme un muscle. Dans mon expérience professionnelle, la stratégie suivante a porté ses fruits.

Un début de journée positif

Notre humeur  au réveil conditionne souvent tout le déroulement de la journée. De la même manière qu’on peut se lever “du pied gauche” et teinter la journée en gris, il est possible de mettre consciemment des accents positifs dès le matin et se préparer à la journée avec optimisme. Demandez-vous au réveil : de quoi puis-je me réjouir aujourd’hui ? Que peut-il m’arriver de positif au cours de cette journée ? Quelles opportunités vais-je rencontrer ? Quel est l’objectif du jour que je souhaite atteindre ? Où et comment puis-je apporter une contribution positive au monde, pour moi et pour les autres ? 

Pour cela, mes clients appliquent les positions de perception selon Gregory Bateson.  ⁽¹⁾ Ils apprennent à se mettre d’abord consciemment dans la première position : “Je vois la situation de mon propre point de vue et m’associe à travers mes cinq sens (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher) aux situations positives.” La pratique démontre que c’est la seule manière de réaliser, de manière inconsciente, une amélioration efficace de l’humeur.

Se concentrer sur les solutions

Il nous est souvent difficile de rester optimiste lorsque nous sommes face à des imprévus, des situations négatives et non désirées. Nous sombrons facilement dans la jérémiade, le catastrophisme, la rancune,  nous ressassons le fait que tout est horrible, injuste et imaginons ce qu’il pourrait arriver de pire. Cela oriente notre concentration sur le problème et nous empêche de voir la solution. Il est donc beaucoup plus important de diriger notre concentration sur comment  améliorer la situation et lui donner une tournure positive. Demandez-vous : “Qu’est-ce qui me dérange  exactement dans cette situation ? Puis-je avoir une quelconque influence sur ce point ? Et si oui : comment pourrais-je faire tourner cela à mon avantage ? Quelles sont possibilités ou voies pour traiter cette situation de façon constructive ?

Comme décrit plus haut, mes clients se mettent d’abord dans la première position de perception et ont appris à se mettre ensuite dans la deuxième position, c’est-à-dire à se sentir (s’associer) comme s’ils étaient quelqu’un d’autre [pour adopter un autre angle de vue, ndlr]. Puis, à partir de la troisième position, ils s’observent eux-mêmes et l’autre d’un “poste d’observateur” neutre pour se concentrer de façon dissociée sur la solution. Ici aussi, la pratique le prouve : c’est la seule manière pour accéder, de manière inconsciente, à une amélioration efficace de l’humeur.

Une rétrospective positive de la journée

Clore la journée sur une note positive joue un rôle important pour notre bien-être mental et notre optimisme. Souvent, nous pensons encore le soir à ce qui n’a pas (bien) fonctionné et à ce qui nous a contrariés. Nous accordons ainsi beaucoup de poids au négatif et négligeons les moments positifs de la journée. Afin de devenir plus optimiste dans la durée, il est important de diriger nos sens consciemment sur le positif – sans bien sûr complètement occulter le négatif. Lors du bilan de la journée, demandez-vous : “Qu’est-ce qui était bien et positif aujourd’hui ? De quoi me suis-je réjoui ? Qu’est-ce qui s’est passé mieux que prévu ? Quel feedback positif ai-je reçu ? Qu’ai-je accompli aujourd’hui ?”

Ici aussi, mes clients se mettent dans la première position pour associer les situations positives à l’aide de leurs cinq sens. En retour d’expérience, ils me racontent l’effet incroyablement positif que procure cette clôture de journée sur leur qualité de sommeil.

Par la suite, le challenge consiste à intérioriser ces suggestions de manière durable. Mon conseil : commencez avec une seule de ces trois stratégies et appliquez-la de façon régulière durant environ trente jours. C’est ainsi que se crée une “habitude de comportement”, un automatisme. Ensuite, vous mettez en place la deuxième stratégie. Vous allez rapidement constater les bénéfices de cet entraînement à l’optimisme.